La Belle Vie – 2.0

Il y a quelques temps, je publiai un article au sujet de la Belle Vie des indépendants. Il y était question d’organisation de son temps et de ses motivations à entreprendre.

Aujourd’hui, Gommette n’est plus seulement une marque déposée. C’est une société, depuis deux mois maintenant. Et pour ce faire, je me suis longuement questionnée sur le meilleur statut juridique pour porter mes ambitions. J’ai pris conseil. Si j’ai été interrogée sur le chiffre d’affaire idéal et le nombre d’employés visés, ainsi que les détails de ma vie privée, je n’ai pas été interrogée sur mes valeurs.

Au cours de ces deux dernières années de portage entrepreneurial, j’ai croisé de nombreuses personnes qui se lançait elles aussi dans l’aventure. Toutes valorisent une expertise pointue et bataillent pour accéder à des marchés qui auraient bien besoin de leurs compétences.

Par ailleurs, mon métier de développeur territorial m’a rendue particulièrement sensible à la valeur ajoutée des territoires : combien de ces derniers ont vu leur développement stoppé net à la suite du départ de la Grande Entreprise à l’origine de leur expansion, laissant sur le carreau des milliers de collaborateurs ? En témoignent les nombreux appels à projet « Cœur de Ville »…

De nombreux économistes appellent au changement de paradigme économique. La pandémie a révélé la fragilité d’une économie fondée sur la croissance, donc la consommation.

Puisque mon champ d’expertise se situe dans le développement durable, j’ai délibérément décidé d’assumer le fait que je sois une petite structure, ce qui a été la base de la construction de mon modèle économique.

A mon échelle, j’ai fait le choix de la solidarité avec les indépendants, comme moi, qui se fédèrent en groupement d’opportunité autour de projets. Je n’ai pas l’ambition de bâtir une grande entreprise, juste une activité qui me permette de me rémunérer décemment, de faire des rencontres captivantes et de rester à l’écoute des besoins du territoire.

Je suis malheureusement régulièrement interpellée au sujet de ce modèle et sur le fait qu’il ne soit pas classique, bien qu’il n’ait rien d’original. Les commanditaires sont habitués aux références de moins de trois ans, aux « grands cabinets » et sont prêts à en payer les frais de fonctionnement, même sans garantie que les missions ne seront pas assurées par des stagiaires ou des juniors…

Je ne sais pas si je pourrais conserver ce modèle longtemps ; je serai peut-être contrainte d’en changer pour, tout simplement, gagner ma vie.

Dans l’intervalle : prêts à coller des Gommettes ?